L’art vivant est un regard sur le monde. Un monde qui nous échappe et se dessine dans toute la complexité de ses méandres, mais qui pourtant appartient à chacun·e d’entre nous, ses habitant·es.
Ce que nous vous proposons au TPM est fragile. C’est une chose délicate, semblable à un globe de verre tenu par une multitude de mains. Et pourtant, ce globe suspendu porte en lui tous les possibles : il est notre présent partagé. Cet instant ici et maintenant qui s’offre dans toute sa fugacité, nous souhaitons en faire une œuvre d’art où dialoguent la beauté et le paradoxe, la joie et la profondeur, la réalité et le rêve.
Un spectacle n’a de sens que s’il rassemble des personnes nourries du désir de se parler. Le projet du Théâtre Public de Montreuil s’articule autour de ce désir qui nous apparaît comme une nécessité : partager ensemble ce temps présent dont nous sommes les dépositaires et l’investir d’une parole libre. Car les mots sont les outils de l’action et toute émancipation passera par la parole.
Alors prenons soin de ce présent commun et réchauffons nos mains à sa lueur. Ce n’est qu’une lézarde sur le mur, une fine brèche par laquelle apparaît une étincelle. Mais n’est-ce pas toujours à partir d’une étincelle que peut jaillir l’incandescence ?
Pauline Bayle
Directrice du Théâtre Public de Montreuil
📸 « Les feux de la Saint-Jean » © Dolorès Marat